26/11/2009

Jean-Maximilien LAMARQUE


Gloire de l’Empire, et libéral de la Restauration


Brave et très populaire, gloire militaire, puis opposant et orateur, le général Lamarque laissa son empreinte même jusqu’à ses funérailles



Jean Maximilien Lamarque est né le 22 juillet 1770 à Saint-Sever où son père est avocat au Parlement, conseiller du roi et son procureur au sénéchal de cette ville, et sera par la suite député du Tiers-état aux États généraux de 1789, puis membre de l’Assemblée nationale Constituante.

Il fait ses études au collège des Jacobins de Saint-Sever, dont un de ses oncles, Jean-Jacques Lamarque est prieur. En 1790, il rejoint son père à Paris et y poursuit ses études, avant de s’engager en 1792 dans les rangs de l’armée .Au début de 1793 il est ainsi au 4e bataillon de volontaires des Landes.

Nommé lieutenant le 3 avril 1793, il devient le 13 mai 1793, capitaine de grenadiers dans la colonne infernale formant l’avant garde commandée par la Tour d'Auvergne à l’armée des Pyrénées contre les espagnols. Il s'y distingue le 24 juillet 1794 en investissant avec audace ‘ (il n’a que 20 ans)la place de Fontarabie dont il portera lui-même les drapeaux à la Convention.

Le 21 thermidor an II, il est promu chef de bataillon et sert dans l’armée du Rhin. Il participe avec éclat aux batailles d'Engen,de Messkirch d’Hochstaed, et de Hohenlinden le 3 décembre 1800 où il se couvre de gloire, ce qui lui vaut, à la demande du général Moreau, de recevoir, en février 1801, les épaulettes de général de brigade des mains de Bonaparte.


Hohenlinden

Il participe par la suite aux campagnes de l'armée impériale, se distinguant en particulier à Austerlitz où il commandait une brigade du 7eme corps du maréchal Augereau.

Il quitte alors la Grande Armée pour suivre, avec le maréchal Masséna, Joseph Bonaparte en Italie, pour la conquête du royaume de Naples, participe au siège de Gaëte, est nommé chef d’état-major (après avoir refusé d’être nommé aide de camp de Joseph,pour rester français) ett promu général de division le 6 décembre 1807 par Napoléon.

Lorsque le maréchal Murat succède à son beau-frère au royaume de Naples, il charge Lamarque de reprendre la place forte de Capri que aux Anglais. Il le fait de façon audacieuse et héroïque le 18 décembre 1808 contre la garnison d'Hudson Lowe.


prise de Caprée

Il quitte le royaume de Naples pour rejoindre dès 1809, avec sa division, l'armée du prince Eugène de Beauharnais en Italie du Nord. Il investit Leybach où il fait 4000 prisonniers et prend 65 pièces d'artillerie, puis rejoint la Grande Armée à Lobau, et participe brillamment à la bataille de Wagram où il a quatre chevaux tués sous lui en enfonçant le centre de l’armée ennemie.


Wagram

Créé baron de l’Empire le 4 juin 1810, on la retrouve à nouveau en Espagne aux côtés du roi Joseph .jusqu’à la retraite où il commande l’arrière garde en Catalogne


Lors de la première Restauration, en 1814, mis en disponibilité, il se rallie, sans enthousiasme, aux Bourbons, mais il suit Napoléon pendant les Cent Jours. Il est nommé gouverneur de Paris, sert à la tête d’une division sur les frontières de la Belgique, puis est nommé général en chef de l’armée chargée de pacifier la Vendée. Il parvient à désarmer les troupes royalistes et à faire signer la paix à Cholet le 26 juin 1815.



La chute de l'Empire met fin à sa carrière militaire.
Proscrit par l’ordonnance royale du 24 juillet 1815, il quitte la France pour Bruxelles puis Amsterdam. Pendant ces trois années d’exil, il s’adonne à la littérature

Il ne regagne la France qu'à la suite de l'ordonnance royale du 20 octobre 1818, lorsque Louis Philippe prend le pouvoir. Maintenu en disponibilité, il est mis à la retraite par Charles X, le 30 juin 1830, et se retire alors à Saint-Sever

De retour dans son pays natal, il se passionne alors pour l'agriculture, et met à profit sa fortune pour acheter métairies et terres. Il préconise l'amendement des terres, le système de l'assolement et développe la culture du maïs. Il publie même en 1825 un mémoire sur Les avantages d'un canal de navigation parallèle à l'Adour, et est reçu à la Société d’agriculture des Landes le 8 juillet 1827.

Il s’intéresse également à la politique. Opposant systématique aux Bourbons et fidèle à l’Empire, il se présente plusieurs fois au suffrage pour être finalement élu, le 23 décembre 1828, député de l’opposition de gauche par l’arrondissement de Mont-de-Marsan. Il est réélu le 23 juin 1830, après que le ministre Polignac ait dissout la Chambre. Il contribue au succès de la Révolution de 1830, puis continue à appartenir à l’opposition démocratique contre Louis-Philippe.

Créé comte en 1829, il est élevé, à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur le 21 août 1830.

Réélu aux élections du 5 juillet 1831, il meurt d’une attaque de choléra le 1er juin 1832. On dit que dans ses derniers instants il déclara que son regret était de n avoir pu venger la France des traités de 1815 ,et « ce duc de Wellington ! je suis sûr que je l’aurais battu ! »


Le 5 juin, ses obsèques grandioses sont prétexte à l’insurrection républicaine contre Louis-Philippe, lorsque le convoi funèbre se transforme en énorme manifestation puis en émeute. Malgré l’intervention de la troupe, une bonne partie des quartiers de la capitale est aux mains des insurgés républicains dès le soir. L’épisode sanglant qui suit entre alors dans l'histoire, immortalisé par Victor Hugo dans Les Misérables.



chapelle funéraire à Eyres-Moncubes (Landes)

 
deux portraits du général, jeune puis mûr
(hôtel de ville de Saint-Sever) 





le château construit par le général Lamarque à Saint-Sever


 hommage de Saint-Sever à son général
sur la terrasse de Morlanne
(  site d'un oppidum  devenu le Castrum Caesaris gallo romain et son palais du Palestrion, puis château féodal)



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