09/11/2009

Pierre Arnaud DARTIGOEYTE


Le Conventionnel, Représentant du peuple en mission
…. et "la muscadine" 

les représentants du peuple

Moins de cinq ans suffirent à faire la réputation d’un modeste fils de notaire local de Mugron dévoré d’ambition.

Lorsque éclata la Révolution, ce jeune homme, pourtant ancien élève du collège d’Aire sur l’Adour dirigé par les Barnabites, adhéra aussitôt aux idées les plus avancées, voire radicales, et afficha par la suite une rancune frénétique contre l’Eglise, les prêtres, les aristocrates, puis les modérés. 

Sa carrière politique ne dura que le temps de la Convention Nationale, du 21 septembre 1792 au 26 octobre 1795, mais sa mémoire porte le poids des haines et ressentiments nés des souvenirs de la triste période de la Terreur dont il a été considéré comme l’impitoyable instrument en Gascogne.

On a dit qu’il fut un pourvoyeur de la commission extraordinaire qui prononça une soixantaine de condamnations à mort dans les Landes, Gers, et Basses Pyrénées. De septembre 1793 à avril 1794, il a été estimé que dans le seul Gers où il officiait, 366 personnes (nobles, fédéralistes, prêtres, religieuses) ont été victimes de réclusion.
  
Les qualificatifs les plus explicites, parfois excessifs, lui ont été attribués : fanatique, cynique, cruel,  sanguinaire, cruel, atroce, dépravé, grossier, dilapidateur, bourgeois au tempéraments d’épileptique, …et plutôt porté sur le vin (A tel point qu’à Auch, la Société populaire aurait fixé ses séances avant souper, préférant avoir affaire à lui à jeun). L’historien Taine, sans doute un peu réactionnaire, n’hésita pas parler du « gorille féroce et lubrique » lorsque « la pure brute apparaît »

Il est vrai qu’autorisé à prendre toutes les mesures de salut public exigées pour lutter contre tous ceux suspectés d’entraver la marche du gouvernement révolutionnaire, il fit la chasse à ceux de l’ancien régime, « muscadins et muscadines ci-devant nobles  menant une vie inerte et inutile", les parents des émigrés, les prêtres de la religion "romano-esclave », « soutaniers et ex-soutaniers véreux », les Girondins, les modérés, les mous, les ennemis de l’intérieur.

En même temps, ce révolutionnaire eut des rapports complexes avec ses compatriotes landais. Sa haine affichée des aristocrates ne l’empêcha pas en effet de nouer une longue relation avec une de ces ci-devant  » Le révolutionnaire acharné contre les nobles et l’aristocratie finit ses jours en la compagnie de la ci-devant Jeanne Sophie de Foix-Candale, sa voisine de jeunesse. Et, c‘est sans doute par les interventions de celle-ci et de sa sœur aînée, qu’il protégea vraisemblablement, quand il le put, nombre de ses compatriotes pendant les années de la Terreur.

S’il évita d’opérer dans son département d’origine,  c’est sûrement pour ne pas y exercer les rigueurs et abus qu’il autorisa dans le Gers. Outre l’engagement et l’exaltation du moment, ces abus et  exactions, peuvent s’expliquer par la pression générale subie par un homme ambitieux mais aussi surveillé, dont la propre tête était en jeu en cas d’échec de ses missions. Il et en effet certain qu’il a risqué, par ses protections, de compromettre son loyalisme et ainsi devenir à son tour un suspect, et que son comportement dans le Gers permettait d’arrêter les soupçons que sa conduite dans les Landes pouvaient faire naître.

Il n'en reste pas moins que le personnage est difficile à cerner entre ambition et opportunisme, entre idéalisme et fanatisme.

Cet homme très controversé, c’est le
Conventionnel  Pierre Arnaud DARTIGOEYTE

Qui était ce partisan de la « Terreur » et qu’a-t-il fait pour sa triste renommée de tyran ?
Qui était cette « muscadine » qui partagea ses dernières années ?
Quelle fut la liaison du «Représentant du peuple» et de l’ «aristocrate » ?

Né à Mugron le 11 mars 1763 (rue du milieu, aujourd’hui …rue Dartigoeyte), il a vingt six ans en 1789, et se prénomme Pierre Arnaud. Il est le fils d’Arnaud Clément Dartigoeyte, bourgeois et notaire royal du lieu, et de Jeanne Marie de Lannefranque son épouse depuis 1762, qui meurt prématurément le 19 septembre 1766 à l’äge de 42 ans.
Son père avait repris la succession de son beau-père décédé le 9 janvier 1759

  


Elève du collège religieux du Mas, il poursuit des études de droit à Toulouse puis Paris. Avocat à 21ans il semble végéter auprès de son père dont il profite du crédit pour se mêler aux affaires municipales.
Il semble alors lié à la petite noblesse locale dont son père est l’avocat (tels les de Poyusan, et les d‘Antin d’Ars qui auraient financé son éducation). D’ailleurs, sa mère est une « ci-devant ». 
D’un physique qu’on a dit disgracieux, mais aussi d’un esprit brillant, il a accès aux salons où,  il se présente alors sous le nom d’Arnaud Dartigoeyte de Lamarque comme pour mieux être intégré dans ce milieu de la noblesse

Il prend naturellement le parti de la  noblesse locale  et de la bourgeoisie contre la démocratie montante, mais ne pouvant y percer, et peut être par ressentiment et voyant la tempête arriver, change de camp et abandonne sa particule.

Doué d’un réel talent, mais plus sûrement orgueilleux  et désireux de se faire un nom, « être quelque chose », dira t’il plus tard, il est élu, en septembre 1790, alors qu’il a 28 ans, administrateur du district de Saint-Sever, l'un des quatre composant le nouveau département. L’année suivante il en est le procureur syndic du directoire.

Bon orateur remarqué, il est élu député des Landes à la Convention en septembre 1792, avec quatre autres avocats - Jean Dyzès, déjà député à l’Assemblée Législative, Roger Ducos, président du tribunal criminel du département, Jean-Baptiste  Lefranc, Paul Cadroy, et Jean Baptiste Pierre Saurine, évêque constitutionnel de Dax, ancien député du clergé aux Etats Généraux. La première séance a lieu le 21 septembre dans la salle du manège aux Tuileries.

Là commence l'histoire ...


LA SUITE FAIT L OBJET D'UNE NOTICE DETAILLEE  AU FORMAT PDF

DE LA CONVENTION A LA TERREUR
PUIS THERMIDOR ET LA DISGRACE

ICI
© jmdupouy@aol.com (merci)




.... ET LE RÔLE DE JEANNE SOPHIE DE CANDALE
NOTICE AU FORMAT PDF

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© jmdupouy@aol.com (merci)


sépulture de Jeanne Sophie de Candale à Lahosse

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